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Renee Peters Who made my clothes

Fashion Revolution

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Renee Peters Who made my clothes

La FASHION REVOLUTION, c’est quoi ? Ce mouvement prend chaque année plus d’ampleur. Pendant une semaine en avril, ce collectif met en place des actions qui visent à sensibiliser les consommateurs, et tous les acteurs du secteur du Textile, aux bonnes et mauvaises pratiques, et à éveiller les consciences.
Action numéro 1 : se demander «qui a fait ce vêtement que j’achète ?» .

WHO MADE MY CLOTHES ?

Le mouvement WHO MADE MY CLOTHES, vous connaissez ou pas encore ?

Depuis la catastrophe du Rana Plaza au Bangladesh, l’immeuble hébergeant plusieurs ateliers et usines de confection textiles, qui a couté la vie à plus de 1100 morts le 24 avril 2013, un mouvement s’est mis en marche.

À chaque date anniversaire de ce triste événement, le collectif international ‘Fashion Revolution’ programme une série d’actions un peu partout dans le monde, à Paris, en régions, pour éveiller les consciences des consommateurs. Promouvoir le mouvement «who made my clothes» a pour vocation de nous questionner sur le chemin parcouru par nos vêtements et demander aux marques ce que cachent leurs étiquettes.

L’objectif «l’union fait la force» est d’obliger les grands groupes textiles et les fabricants à plus de transparence tant sur les matières utilisées, leurs modes de production et de teinture, qu’au niveau de l’exploitation humaine dans les usines.

MOSAIQUE WHO MADE MY CLOTHES

La FASHION REVOLUTION est en marche !

Petit à petit, année après année, «Who made my clothes» cherche à interpeler les marques et les autorités, à nous sortir de cette politique de l’autruche qui consiste à acheter toujours plus, au plus petit prix, en nous berçant de la douce illusion que nos choix sont sans conséquence.

Avec l’éveil de ce courage collectif, un message fort est envoyé aux entreprises et aux pouvoirs publiques sur ce que nous voulons vraiment et ce que nous rejetons pour l’avenir. Le mouvement ‘Fashion Revolution’ compte sur l’effet domino, et pas seulement le 24 avril de chaque année !

FASHION REVOLUTION NANTES

 

À Nantes, la ‘Fashion Revolution’ a débarqué cette année pour la première fois, par le biais de rencontres, de projections de films, de débats. Des marques, des créateurs, ont rejoint cet élan.

 

Et au-delà de la publicité que leur participation à un tel événement peut leur apporter, c’est surtout l’occasion de justifier leurs choix de fabricants, de provenance, etc… et d’afficher leurs valeurs. Des valeurs humaines, de respect du travail, de l’emploi, de la santé, de l’environnement.

Alors, on ne parle pas nécessairement de ne produire qu’en France ou de faire que du 100% bio. En revanche on parle bel et bien de choix raisonnés, réfléchis, transparents, et aussi du droit qu’a chaque salarié de travailler dans des conditions sanitaires et sociales dignes, bref de droits de l’Homme tout simplement.

Tous concernés

Bien sûr, nous sommes tous concernés par le vêtement, la chaussure aussi, la mode en général. Les habitudes de consommation sont variées, boulimique, impulsive, cyclique, saisonnière, programmée, raisonnée, écolo. On a tous et toutes nos propres modes de fonctionnement face à la mode, à l’envie de nouveauté, de se sentir beaux, de répondre à des codes de groupes, de société, de tendances également.

Mais, in fine, cela justifie-t-il tous les moyens ?

Aujourd’hui, grâce à ce type d’actions et de moment où se cristallise une conscience collective, des entreprises, des enseignes, des créateurs, toujours plus nombreux, intègrent ces principes eco-friendly et éthique dans le choix de leurs matières, dans leurs habitudes de fabrication, dans leur sourcing également (sourcing = provenance des marchandises).

Tous conscients des dessous de l’industrie du vêtement (textile et cuir), nous le sommes. Pourtant, on se sent encore trop impuissant devant l’ampleur de la tâche. Et peut-on seulement savoir exactement qu’elle en est l’ampleur ?

Plus ou moins informés, selon qu’on y soit sensible ou exposé, qu’on ait vu certaines vidéos sur Facebook, comme celle de la marque LOOM ou quelques reportages TV ou films marquants, comme The True Cost.

Mais conscients, oui, tous !

Thinkstock accumation vêtements

credit photo © Thinkstock

Nous sommes aussi tous un peu victimes de nos envies, de notre besoin de changement, de nouveauté, liés à notre exposition constante aux sollicitations.

On touche là à d’autres sujets, peut-être plus ethnologiques ou philosophiques, qu’on est en droit de se poser mais auxquels il sera difficile de répondre rapidement (en tout cas ici) :

Puisque nous savons, pourquoi tout cela nous semble si loin de nos problématiques quotidiennes, de nos priorités ?

Et pourquoi achète-t-on autant finalement ?

Quel besoin vient-on combler ?

À qui veut-on prouver quelque chose ?

La mode est-elle un pansement qu’on met sur nos blessures et nos vies en quête de sens ?

Alors, pour répondre à toux ces maux, une solution s’offre peut-être à nous… achetons mieux mais moins.

Achetons moins mais mieux

Des labels ou nouvelles réglementations sont mises en place pour faire bouger les choses et vont dans le bon sens même si les certifications et mises en application sont lourdes, fastidieuses et coûteuses pour les marques et les fabricants qui doivent se mettre à la page (réglementation européenne REACH, label Öko-Tex, GOTS, Transparent Trade, …).

De notre côté, pour transformer les choses, devenons des consomm-acteurs, en communiquant aux marques que nous sommes sensibles à ce qu’elles font et pourquoi elles le font.

À l’occasion de cette semaine de la ‘Fashion Revolution’, et plus largement le reste du temps, gratifions par nos achats les marques aux pratiques responsables, rédigeons des posts et commentaires élogieux sur nos galeries et réseaux sociaux. Car elles le méritent.

Certaines marques sont déjà très concernées, voire ont positionné leur ADN selon des valeurs éthiques et/ou écologiques, tel Patagonia pour la plus connue mais aussi… les baskets Veja, les vêtements bio et équitables Ekyog, la créatrice engagée Stella McCartney ou la griffe solidaire de chaussures Toms, sur laquelle j’ai rédigé un article ici.

D’autres prennent le train en marche, et mettent en place des actions de plus ou moins grande ampleur, mais qui vont dans le bon sens. Ne crachons pas dans la soupe !

Personnellement, je ne suis pas dupe et vous ne l’êtes pas non plus. Ces enseignes sont allées trop loin et ont besoin de redorer leur blason. Elles ne font certainement encore plus de mal que de bien, et pourraient faire davantage. Mais soyons honnêtes avec nous-mêmes : elles répondent aussi à une demande de notre part.

Alors si, comme H&M avec son Conscious Exclusive , ou d’autres entreprises comme Marks & Spencer, Zara, Mango, Levi’s, des actions responsables et solidaires sont mises en place, c’est déjà ça.

Chaque année, de nouveaux créateurs naissent et viennent nous proposer une alternative intéressante pour une garde-robe ecofashion.

Souvent locales, et choisissant les circuits d’approvisionnement courts qui leur permet plus de flexibilité, ces marques créatives et innovantes méritent notre regard et peut-être nos achats : Laure Derrey, Kami Black, Ambrym, Good Guys, Pachacuti, l’Herbe Rouge, pour ne citer que quelques exemples ou encore ‘Black Verveine’ et ‘Tee of Life’, des entrepreneurs de mode créatives et eco-responsables nantaises que j’ai eu l’occasion de rencontrer.

Un Modèle à suivre

RENEE PETERS FASHION REVOLUTION

Parlons de Renee Peters, une mannequin américaine, qui a pris conscience très vite du monde dans lequel elle évolue, celui de la mode.

Elle a lancé le blog MODEL4GREENLIVING pour relayer ses actions eco-responsables et ne se contente pas du rôle qu’on lui demande de jouer dans cet univers d’apparence. Elle questionne.

Son article “why giving up fast fashion is one of the best things I’ve done” , est saisissant et positif. Elle suit sa ligne : «buy less, choose well, and make it last» et nous encourage à en faire autant.

Comme elle, nous pouvons, pour les plus motivés d’entre nous, nous joindre au mouvement ou au moins nous renseigner sur http://fashionrevolution.org, signer pour nous tenir informés.

J’aime quand la mode est responsable, quand elle ne fait pas semblant, quand ce n’est pas qu’un argument marketing. Je travaille dans la mode depuis trop longtemps pour savoir combien il est contraignant pour une entreprise d’intégrer de telles valeurs, et de ne pas lâcher en cours de route pour des questions de temps, d’organisation, d’impact sur la marge, sachant que peu de gens semblaient jusqu’ici y être sensibles. En tout cas, pas dans les faits du porte-monnaie. Mais les mentalités changent des deux côtés, entrepreneurs et consommateurs.

Ce qu’il faut c’est qu’on ne se dise pas qu’on nous vend un produit deux fois plus cher parce qu’il est green ou éthique, c’est à dire profiter de ce critère pour augmenter les profits. On a tous une conscience et le souci de respecter l’Homme et la Nature, mais ne nous leurrons pas, nos ressources n’étant pas extensibles et nos esprits plus si naïfs, nos choix restent dictés par notre budget et nos besoins. Ce sont aux marques à nous proposer le juste produit au juste prix, réalisé dans de justes conditions.

Alors, qui sera de la prochaine ‘Fashion Revolution’ ?

SOURCES : La Tribune / Eco-Sapiens / L’Express / Les Vitamines ELaure Derrey / The New Wardrobe / Mue Magazine / et les 8 commandements d’une Fashion Revolutionnaire d’Eloïse pour celles qui veulent aussi brûler leur soutif’ !

Crédit Photo : Les Vitamines E / ThinkstockModel4greenliving.com /

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