Sébastien Tesson, créateur-couturier

-- savoir-faire et savoir être --

Sébastien Tesson, créateur-couturier

500 500 The Chatterbox Club
Portrait Sebastien Tesson @arretsurimage2eme

photo © Géraldine Oberland @arretsurimage2eme

 

« Je suis un intuitif, quelqu’un de l’instant.
J’aime l’imprévu, faire quelque chose, juste comme ça, parce que j’en ai envie. »

Sébastien Tesson.

À travers ses « Belles Histoires », The Chatterbox Club a pour objectif de dévoiler la personnalité de créatifs qui veulent bien se prêter au jeu de l’interview, de les connaitre plus intimement, comprendre les ressorts de leur créativité, ce qui les pousse et les inspire chaque jour. Bref, passer dans leurs coulisses. Mais aussi découvrir leur parcours, leurs envies et leurs projets inspirants, partant du principe que lorsqu’on connaît bien quelqu’un, on comprend mieux son travail et son univers.

Une fois n’est pas coutume, en ces temps de #girlpower #girlboss et autres #womenempowerment, au lendemain du #iwd2018 (international women’s day), je suis partie interviewer un … HOMME.
Et pas n’importe lequel. Un homme qui fait des merveilles avec ses mains !

Bon, là je sais, j’en fais des tonnes, mais je sens que, quand même, ça a eu un petit effet sur vous ! 😉

J’avais déjà rencontré Sébastien dans sa boutique-atelier, l’année dernière. Il l’avait ouverte au public, à l’occasion des Journées des métiers d’Art. Ça défilait de monde tant la curiosité d’entrer dans les coulisses de son métier était grande. Depuis, quelques mois ont passé, mais je n’ai pas perdu de vue l’envie de renouveler une conversation plus confidentielle avec lui.

Nous y voici enfin !

photo © Géraldine Oberland @arretsurimage2eme

Son adage: « Pour savoir faire, il faut savoir être, l’un ne va pas sans l’autre » nous sert de point de départ.

Sébastien Tesson est de ces personnes passionnées, instinctives et enthousiastes.
Les 3 golden tickets des créatifs. C’est la passion des belles matières, la technicité des coupes bien faites et l’amour de l’artisanat d’art qui l’ont amené à l’univers du mariage. Ça, et aussi un professeur de dessin, parce que même empli de convictions, les rencontres sont importantes sur le chemin.
Le jour du mariage, c’est LE jour où les mariés se doivent d’être l’épicentre de l’élégance, et c’est le challenge qu’il a choisi de relever… à sa manière.

Pourquoi à sa manière ? Parce qu’il apporte à l’univers du mariage sa touche singulière, moderne mais gracieuse, sobre mais riche. Les détails qui font la différence. Ses créations sont, je peux vous le dire, le reflet de sa personnalité généreuse et solaire.

Alors, je vous emmène, on va en savoir un peu plus sur lui …

DES DÉBUTS OBSTINÉS

Sébastien considère lui-même qu’il n’avait pas forcément tous les atouts en main au départ pour se lancer le défi de réussir dans la (haute ?) couture. Sa famille est de la campagne, il est le dernier (ex-aequo avec son jumeau !) d’une fratrie de quatre, ne connaît ni de près ni de loin l’univers de la Mode et n’est issue d’aucun milieu privilégié socialement ou financièrement.
Pourtant, soutenu par ses parents, il s’accroche à ses rêves en passant par la filière professionnelle technique.

Il débarque à Paris, et une rencontre décisive va l’orienter vers le design de mode : son professeur de dessin décèle ce talent chez lui, à travers la technicité des coupes à laquelle il est attaché et le choix des belles matières qu’il maîtrise, tel un technicien de produit.
Suite du parcours estudiantin au Lycée de la Mode à Cholet, où il reviendra comme intervenant pendant 10 ans, pour repartir ensuite à Paris à nouveau.
Diplôme de modiste en poche, c’est par le chapeau que Sébastien entre dans l’univers du mariage qu’il ne quittera plus.

En 2003, il co-crée la marque Leutellier-Tesson, qui deviendra douze ans plus tard son bébé, Maison Tesson.

CRÉATIF ET ENTREPRENEUR

L’année 2018 marque un tournant pour Maison Tesson avec une offre élargie à la gente masculine, une valeur ajoutée en même temps qu’un juste retour aux premières amours de Sébastien.

Avec une formation à la couture artisanale et au savoir-faire tailleur, la confection pour hommes est une évidence pour lui, une démarche qui s’étend jusqu’aux chemises réalisées sur-mesure. Aucune concession n’est faite pour marier confort et élégance.

photo © Caroline Blanchard @thechatterboxclub

C’est un service sur mesure qu’il consacre à chacune de ses clientes :
«Je reçois les clientes moi-même bien sûr, je les appelle par leur prénom si cela ne les dérange pas. Je cultive une certaine proximité, c’est à la fois plus simple pour moi et pour elles de faire les choses de manière conviviale, sans perdre de vue cette notion de sérieux, de qualité et d’efficacité liés à l’esprit de la maison couture.»

La jeune femme est reçue entre 8 et 12 mois avant la date du mariage, pour prendre le temps d’élaborer sa robe, alors que 6 mois suffiront au costume du futur marié.
Les futurs mariés sont vus séparément, lors de séances différentes, pièces d’essayage distinctes, Sébastien reçoit les futures mariées et sa collaboratrice Clémentine s’occupe des hommes.

«Un homme s’occupe de la Femme et une femme se charge de l’Homme.  Ce n’était pas calculé au départ, mais finalement, je pense que c’est même mieux comme ça.»

Tout est 100% sur-mesure. Les robes exposées sont toutes retravaillées ou modifiées, selon la morphologie, les mesures et les proportions des futurs mariés. La personnalité compte également dans le choix de la robe ou du costume, alors «on prend le temps de se connaître pour pouvoir éventuellement dessiner et partir d’une intention, d’une page blanche.»

Sebastien Tesson portrait 2 @arretsurimage2eme

photo © Géraldine Oberland @arretsurimage2eme

 

 

 

« C’était juste une évidence. Depuis tout petit, j’ai toujours dessiné. Toujours un crayon à la main. Encore maintenant, je dessine chaque robe. J’ai besoin de ça. »

2018 : ANNÉE DU LÂCHER-PRISE

La rançon de cette proximité et de l’incarnation de sa marque le met constamment sur le devant de la scène, comme l’homme providentiel. Être ultra sollicité, ça peut être épuisant.

« J’adore les gens, mais je me fais un peu piéger par cette envie de faire plaisir. J’observe aussi que je deviens, malgré moi, quelqu’un de très impliqué dans l’organisation du mariage de mes clients et dans sa réussite.»

2018 sera l’année du lâcher-prise, avec maintenant 7 personnes dans l’équipe, Sébastien peut s’autoriser à partir un peu en vacances, et que ça continue de tourner du feu de Dieu !

 

« Je suis en quête de prendre un peu de distance, pour mieux en profiter. Je suis bien entouré, je peux déléguer. »

photo © Géraldine Oberland @arretsurimage2eme

TRAVAILLER SEUL OU EN ÉQUIPE ?

L’énergie que dégage Sébastien est contagieuse. Il est en effet bien entouré et je sens la pointe de complicité qu’il aime partager avec son équipe. Alors je gratte un peu le sujet et lui demande ce qui est le plus facile pour lui : travailler seul ou en équipe ?

« J’ai travaillé pour d’autres, pour des marques, mais j’ai toujours su que je travaillerai à mon propre projet. Je n’ai pas eu peur de créer ma marque, de réussir ou d’échouer, je ne me suis même pas posé la question. Je sais que je ne joue pas ma vie. »
Sa réponse me fait sourire … j’aime bien cette posture d’avoir des rêves plein la tête mais les pieds bien ancrés sur terre, avec toute la distance et l’humour qui le caractérisent ! « Et ça va, on fait des robes, on n’invente pas un vaccin. »

« Travailler en équipe est pour moi essentiel, je ne suis pas du tout fait pour le travail en solo. Mais pour réfléchir, créer au calme, ça vient quand ça vient et là, je ne m’interromps pas.
Si être créatif, ça venait tous les jours entre 9h et 10h, ce serait si pratique ! 🙂
S’il m’arrive de ne pas avoir l’inspiration immédiate pour une tenue, je le dis, on n’est pas des machines, j’y réfléchirai au calme et reviendrai vers ma cliente sous quelques jours. »

Sébastien n’a pas de technique, ni de routine indispensable, pas non plus besoin de contexte particulier pour entrer en phase de créativité. « Quand l’inspiration ne vient pas, je me laisse du temps. C’est tout. Puis je partage. Et on échange au sein de l’équipe, habituellement lors de la réunion du mardi matin. »

JE N’ACHÈTE PAS MA PLACE AU PARADIS !

photo © Géraldine Oberland @arretsurimage2eme

Sébastien est quelqu’un de très accessible, d’une véritable authenticité. Ça m’a frappé dès notre première rencontre. Quand je lui en fait la remarque, il s’explique: « on me le dit régulièrement, mais cette accessibilité n’est pas feinte ni contrôlée, je ne la cultive pas particulièrement, je suis juste moi. Pourquoi tout compliquer ? »

Il est cash et sans détour. Avec lui, un chat est un chat. Pourtant, sachant y mettre les formes, il met tout de suite très à l’aise. J’imagine que pour des jeunes mariés, peut-être un peu stressés, ça doit être rassurant de se sentir pris en main par quelqu’un comme lui.

« On a tous nos défauts dont on fait des complexes. Quand je reçois une femme qui n’aime pas ses rondeurs, ses genoux, son ventre ou sa poitrine, je me dis que ça va ! On est plutôt à l’équilibre si la névrose ne se situe qu’au niveau des genoux. Il y a des gens qui sont bien moins à l’équilibre dans leur vie et qui ont plus de choses à traiter !

Je ne me mets pas en tête de combattre un complexe, ce n’est pas le sujet, je contourne la difficulté et cherche plutôt à mettre en valeur une partie du corps dont elle est fière.

Je n’achète pas ma place au paradis ! Si je sais qu’une tenue ne conviendra pas à la morphologie d’une cliente, je trouve les mots, mais je sais lui dire. »

SES SOURCES D’INSPIRATION

photo © Maison Tesson

« Pour 2019, c’est dans le voyage, le safari, l’exotisme que je vais chercher mon inspiration. »

Sébastien me montre quelques planches moodboards, nous discutons de ce qui fait le caractère, le style Tesson, l’image de sa marque et ce que viennent chercher ses clientes chez lui, que ce soit pour le mariage, les tenues de soirée, de cérémonie, une certaine forme du beau, de l’harmonieux, de l’audacieux aussi.

« Ce que je veux surtout, c’est me faire plaisir, saupoudrer la collection de pièces inattendues dans l’univers du mariage, un petit bomber féminin, une combinaison, un top ouvert dans le dos, un imprimé. Après tout, les robes de mariées n’ont de nom que parce qu’on les porte le jour du mariage. Et après ? un ensemble crème fait d’un pantalon et d’un blouson fourré pour un mariage hivernal ne peuvent-ils s’apparenter à une tenue de mariage ? Tant qu’on retrouve quelques codes, on peut s’amuser. »

« Le rapport que j’entretiens avec la mode ? Distant. Je suis totalement à côté, pas du tout passionné par les fashion weeks et autres effets de mode. »

photo © Maison Tesson

QUID DU VINTAGE ?

En tant que créateur, Sébastien analyse le vintage comme un moyen instinctif de nous rajeunir en retrouvant des choses qu’on a connues plus jeune et qui font écho en nous. Le vintage nous parle comme une madeleine de Proust. Le designer sait ce qu’il propose, mais les mariés eux, parfois plus jeunes et novices, ne découvriront peut-être la subtilité de la référence que quelques années plus tard.

photo © Maison Tesson

QUELLE LINGERIE SOUS UNE ROBE DE MARIÉE ?

La lingerie c’est une vraie déception pour la mariée. La lingerie qui fait la plus jolie silhouette, qui ne fait pas de relief sous une robe fluide en crêpe, est forcément sculptante, basique, et sobre, sans broderie ni dentelle.

« Chez Maison Tesson, on coud le soutien gorge à l’intérieur de la robe, pour une question de confort et d’esthétique. »

photo © Maison Tesson

ARTISAN ou ARTISTE ?

« La part de rêves, de non palpable, de sentiments et d’interprétation font que je tiens plutôt un rôle d’artiste dans l’élaboration des robes et tenues de mariage.

Mes collaboratrices, elles, détiennent au quotidien le savoir-faire de l’artisanat.

La réussite collective ne se mesure au final qu’aux jolis mots reçus d’une cliente satisfaite de la concrétisation de son rêve. »

photo © Maison Tesson

QUELQUES QUESTIONS INTIMES À SÉBASTIEN…

L’espace temps qui m’était accordé ayant été allongé par le retard du rendez-vous suivant, j’ai eu envie de poser quelques questions plus personnelles, pour connaitre l’homme au delà de l’artiste :

Qu’est-ce que la réussite ?

Sébastien  > C’est un truc de dingue. Je pense, sans vouloir être prétentieux, que je suis dedans depuis l’âge de 38 ans. La réussite, c’est juste être heureux d’être là où on est, de faire ce qu’on fait et de l’assumer. Et, moi, j’assume. Carpe diem !

Un rêve d’enfant oublié ?

Sébastien > On ne m’a rien interdit et je me suis globalement bien écouté, je n’ai pas de regrets.

Une grande fierté ?

Sébastien > Ma vie de famille ! j’ai la chance d’avoir LA famille formidable, la famille recomposée idéale. J’en suis non seulement fier mais cela me rend très heureux.

Une mauvaise habitude ?

Sébastien > Le grignotage entre les repas, ou bien juste avant de passer à table. C’est terrible, je rentre de la boutique et je ne peux pas m’en empêcher.

Une grande force ?

Sébastien > Je suis un peu fainéant sur certaines choses. Mais ça peut être une force aussi, parce que je ne me prends pas la tête pour rien. Par exemple, je fais zéro sport, mais zéro culpabilité non plus. J’ai pris un peu de poids, mais ça va. Je me regarde dans le miroir, si c’était grave, il y a longtemps de que j’aurais fait quelque chose. Donc ça va. Ça, c’est mon côté un peu fainéant.

Une routine ?

Sébastien > Surtout pas.

Une lubie ?

Sébastien > Les placards, les rangements et les boites.

Une raison suffisante pour tout plaquer ?

Sébastien > L’overdose, celle qui donne envie de disparaître.

Une peur irrationnelle ?

Sébastien > À 40 ans, on comprend qu’on est mortel. La fin me fait flipper. Moins la mienne que celle des autres finalement. Alors j’essaie de ne pas trop y penser sinon je pourrais développer une vraie névrose avec ça.

Ce qui t’émeut aux larmes ?

Sébastien > Tout ! Je suis client des trucs à l’eau de rose ! Un film, une émission TV, une musique, je pleure souvent.

Des lectures ?

Sébastien > J’ai adoré la série romanesque «Les Rois Maudits», mais ce que je lis surtout aujourd’hui, dès que mon emploi du temps me laisse quelques minutes, ce sont surtout des magazines et des articles de presse.

Un style de musique ?

Sébastien > Non. Je ne suis pas très mélomane, et je ne travaille pas en musique. Mais en ce moment, je me repasse souvent la BO du film musical The Greatest Showman.

Une tentation ?

Sébastien > Quand je trouve quelque chose qui me passionne, je peux faire une fixette. A contrario, quelque chose que j’espérais et sur lequel je n’accroche pas peut aussi me miner. Je suis quelqu’un qui vit avec la passion, le besoin de vibrer.
Je suis un intuitif et quelqu’un de l’instant. J’aime faire quelque chose qui n’était pas prévu, juste comme ça, parce que j’en ai envie.

Un dernier achat ?

Sébastien > Mes achats sont souvent tournés vers les autres, mon dernier achat est un cadeau pour mon conjoint. Et puis, pour moi, un souvenir de voyage, quelques bracelets du Sri Lanka.

Des projets en cours ?

Sébastien > L’achat d’une maison secondaire, à l’étranger, forcément avec travaux.
Peindre, décorer, chiner, mélanger, j’adore ça !

Des vacances idéales ?

Sébastien > Majorque, à chaque fois que j’y retourne, je trouve ça encore mieux que la fois d’avant. Jamais déçu.

J’ai une dernière question à te poser, de la part de Solène Debiès, la dernière invitée dans les « Belles Histoires » de The Chatterbox Club :
« Que fais-tu pour te construire une vie que tu aimes ? »

Sébastien > Après réflexion… je ne fais rien, je ne planifie pas et peut-être même pas assez. J’ai la vie que j’aime, mais comme je suis un instinctif, je ne conscientise pas tout. Je devrais être encore plus conscient de cette vie, de ces instants précieux. Ce que j’aime au quotidien c’est passer du temps avec les gens qui m’entourent, les écouter, échanger, rompre le train-train.

Maintenant, Sébastien, si tu avais une question à poser à ton tour à la prochaine personne créative invitée à se dévoiler dans le blog, quelle serait-elle ?

Sébastien > « Aujourd’hui, dirais-tu que tu es au bon endroit au bon moment ? »

photo © Maison Tesson


Un grand MERCI à Sébastien Tesson
pour son accueil, sa fantaisie et ses réponses en toute transparence. Un très bon moment qui devait durer 3/4 d’heure et qui a pris deux heures de son temps !
Vous aussi, vous aimez prendre votre temps et vous avez apprécié cette « Belle Histoire » ?
Alors, BIENVENUE AU CLUB !


→ Pour une tenue de mariage ou de cérémonie sur mesure, rendez vous au 12 rue Jean Jaurès à Nantes ou contactez l’équipe de Maison Tesson  :  C’est par là !

→ Je remercie Idîle , l’agence de communication de Maison Tesson, de m’avoir transmis les photos des dernières créations de robes de mariées de la collection 2018, réalisées par Sophie Masiewicz.

→ Enfin, Géraldine Oberland de @arretsurimage2eme a réalisé les portraits de Sébastien, ainsi que les magnifiques photos noir & blanc de l’artiste lyrique Stéphanie d’Oustrac, qui collabore depuis plusieurs années avec Maison Tesson pour ses tenues de scène et avait fait réaliser sa robe pour les Victoires de la Musique Classique 2017.

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gaby
gaby
5 années il y a

Encore une belle rencontre, encore un excellent article ! C’est toujours un plaisir de te lire, Bravo Caroline !

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