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Portrait Sebastien Tesson @arretsurimage2eme

Sébastien Tesson, créateur-couturier

500 500 The Chatterbox Club
Portrait Sebastien Tesson @arretsurimage2eme

photo © Géraldine Oberland @arretsurimage2eme

 

« Je suis un intuitif, quelqu’un de l’instant.
J’aime l’imprévu, faire quelque chose, juste comme ça, parce que j’en ai envie. »

Sébastien Tesson.

À travers ses « Belles Histoires », The Chatterbox Club a pour objectif de dévoiler la personnalité de créatifs qui veulent bien se prêter au jeu de l’interview, de les connaitre plus intimement, comprendre les ressorts de leur créativité, ce qui les pousse et les inspire chaque jour. Bref, passer dans leurs coulisses. Mais aussi découvrir leur parcours, leurs envies et leurs projets inspirants, partant du principe que lorsqu’on connaît bien quelqu’un, on comprend mieux son travail et son univers.

Une fois n’est pas coutume, en ces temps de #girlpower #girlboss et autres #womenempowerment, au lendemain du #iwd2018 (international women’s day), je suis partie interviewer un … HOMME.
Et pas n’importe lequel. Un homme qui fait des merveilles avec ses mains !

Bon, là je sais, j’en fais des tonnes, mais je sens que, quand même, ça a eu un petit effet sur vous ! 😉

J’avais déjà rencontré Sébastien dans sa boutique-atelier, l’année dernière. Il l’avait ouverte au public, à l’occasion des Journées des métiers d’Art. Ça défilait de monde tant la curiosité d’entrer dans les coulisses de son métier était grande. Depuis, quelques mois ont passé, mais je n’ai pas perdu de vue l’envie de renouveler une conversation plus confidentielle avec lui.

Nous y voici enfin !

photo © Géraldine Oberland @arretsurimage2eme

Son adage: « Pour savoir faire, il faut savoir être, l’un ne va pas sans l’autre » nous sert de point de départ.

Sébastien Tesson est de ces personnes passionnées, instinctives et enthousiastes.
Les 3 golden tickets des créatifs. C’est la passion des belles matières, la technicité des coupes bien faites et l’amour de l’artisanat d’art qui l’ont amené à l’univers du mariage. Ça, et aussi un professeur de dessin, parce que même empli de convictions, les rencontres sont importantes sur le chemin.
Le jour du mariage, c’est LE jour où les mariés se doivent d’être l’épicentre de l’élégance, et c’est le challenge qu’il a choisi de relever… à sa manière.

Pourquoi à sa manière ? Parce qu’il apporte à l’univers du mariage sa touche singulière, moderne mais gracieuse, sobre mais riche. Les détails qui font la différence. Ses créations sont, je peux vous le dire, le reflet de sa personnalité généreuse et solaire.

Alors, je vous emmène, on va en savoir un peu plus sur lui …

DES DÉBUTS OBSTINÉS

Sébastien considère lui-même qu’il n’avait pas forcément tous les atouts en main au départ pour se lancer le défi de réussir dans la (haute ?) couture. Sa famille est de la campagne, il est le dernier (ex-aequo avec son jumeau !) d’une fratrie de quatre, ne connaît ni de près ni de loin l’univers de la Mode et n’est issue d’aucun milieu privilégié socialement ou financièrement.
Pourtant, soutenu par ses parents, il s’accroche à ses rêves en passant par la filière professionnelle technique.

Il débarque à Paris, et une rencontre décisive va l’orienter vers le design de mode : son professeur de dessin décèle ce talent chez lui, à travers la technicité des coupes à laquelle il est attaché et le choix des belles matières qu’il maîtrise, tel un technicien de produit.
Suite du parcours estudiantin au Lycée de la Mode à Cholet, où il reviendra comme intervenant pendant 10 ans, pour repartir ensuite à Paris à nouveau.
Diplôme de modiste en poche, c’est par le chapeau que Sébastien entre dans l’univers du mariage qu’il ne quittera plus.

En 2003, il co-crée la marque Leutellier-Tesson, qui deviendra douze ans plus tard son bébé, Maison Tesson.

CRÉATIF ET ENTREPRENEUR

L’année 2018 marque un tournant pour Maison Tesson avec une offre élargie à la gente masculine, une valeur ajoutée en même temps qu’un juste retour aux premières amours de Sébastien.

Avec une formation à la couture artisanale et au savoir-faire tailleur, la confection pour hommes est une évidence pour lui, une démarche qui s’étend jusqu’aux chemises réalisées sur-mesure. Aucune concession n’est faite pour marier confort et élégance.

photo © Caroline Blanchard @thechatterboxclub

C’est un service sur mesure qu’il consacre à chacune de ses clientes :
«Je reçois les clientes moi-même bien sûr, je les appelle par leur prénom si cela ne les dérange pas. Je cultive une certaine proximité, c’est à la fois plus simple pour moi et pour elles de faire les choses de manière conviviale, sans perdre de vue cette notion de sérieux, de qualité et d’efficacité liés à l’esprit de la maison couture.»

La jeune femme est reçue entre 8 et 12 mois avant la date du mariage, pour prendre le temps d’élaborer sa robe, alors que 6 mois suffiront au costume du futur marié.
Les futurs mariés sont vus séparément, lors de séances différentes, pièces d’essayage distinctes, Sébastien reçoit les futures mariées et sa collaboratrice Clémentine s’occupe des hommes.

«Un homme s’occupe de la Femme et une femme se charge de l’Homme.  Ce n’était pas calculé au départ, mais finalement, je pense que c’est même mieux comme ça.»

Tout est 100% sur-mesure. Les robes exposées sont toutes retravaillées ou modifiées, selon la morphologie, les mesures et les proportions des futurs mariés. La personnalité compte également dans le choix de la robe ou du costume, alors «on prend le temps de se connaître pour pouvoir éventuellement dessiner et partir d’une intention, d’une page blanche.»

Sebastien Tesson portrait 2 @arretsurimage2eme

photo © Géraldine Oberland @arretsurimage2eme

 

 

 

« C’était juste une évidence. Depuis tout petit, j’ai toujours dessiné. Toujours un crayon à la main. Encore maintenant, je dessine chaque robe. J’ai besoin de ça. »

2018 : ANNÉE DU LÂCHER-PRISE

La rançon de cette proximité et de l’incarnation de sa marque le met constamment sur le devant de la scène, comme l’homme providentiel. Être ultra sollicité, ça peut être épuisant.

« J’adore les gens, mais je me fais un peu piéger par cette envie de faire plaisir. J’observe aussi que je deviens, malgré moi, quelqu’un de très impliqué dans l’organisation du mariage de mes clients et dans sa réussite.»

2018 sera l’année du lâcher-prise, avec maintenant 7 personnes dans l’équipe, Sébastien peut s’autoriser à partir un peu en vacances, et que ça continue de tourner du feu de Dieu !

 

« Je suis en quête de prendre un peu de distance, pour mieux en profiter. Je suis bien entouré, je peux déléguer. »

photo © Géraldine Oberland @arretsurimage2eme

TRAVAILLER SEUL OU EN ÉQUIPE ?

L’énergie que dégage Sébastien est contagieuse. Il est en effet bien entouré et je sens la pointe de complicité qu’il aime partager avec son équipe. Alors je gratte un peu le sujet et lui demande ce qui est le plus facile pour lui : travailler seul ou en équipe ?

« J’ai travaillé pour d’autres, pour des marques, mais j’ai toujours su que je travaillerai à mon propre projet. Je n’ai pas eu peur de créer ma marque, de réussir ou d’échouer, je ne me suis même pas posé la question. Je sais que je ne joue pas ma vie. »
Sa réponse me fait sourire … j’aime bien cette posture d’avoir des rêves plein la tête mais les pieds bien ancrés sur terre, avec toute la distance et l’humour qui le caractérisent ! « Et ça va, on fait des robes, on n’invente pas un vaccin. »

« Travailler en équipe est pour moi essentiel, je ne suis pas du tout fait pour le travail en solo. Mais pour réfléchir, créer au calme, ça vient quand ça vient et là, je ne m’interromps pas.
Si être créatif, ça venait tous les jours entre 9h et 10h, ce serait si pratique ! 🙂
S’il m’arrive de ne pas avoir l’inspiration immédiate pour une tenue, je le dis, on n’est pas des machines, j’y réfléchirai au calme et reviendrai vers ma cliente sous quelques jours. »

Sébastien n’a pas de technique, ni de routine indispensable, pas non plus besoin de contexte particulier pour entrer en phase de créativité. « Quand l’inspiration ne vient pas, je me laisse du temps. C’est tout. Puis je partage. Et on échange au sein de l’équipe, habituellement lors de la réunion du mardi matin. »

JE N’ACHÈTE PAS MA PLACE AU PARADIS !

photo © Géraldine Oberland @arretsurimage2eme

Sébastien est quelqu’un de très accessible, d’une véritable authenticité. Ça m’a frappé dès notre première rencontre. Quand je lui en fait la remarque, il s’explique: « on me le dit régulièrement, mais cette accessibilité n’est pas feinte ni contrôlée, je ne la cultive pas particulièrement, je suis juste moi. Pourquoi tout compliquer ? »

Il est cash et sans détour. Avec lui, un chat est un chat. Pourtant, sachant y mettre les formes, il met tout de suite très à l’aise. J’imagine que pour des jeunes mariés, peut-être un peu stressés, ça doit être rassurant de se sentir pris en main par quelqu’un comme lui.

« On a tous nos défauts dont on fait des complexes. Quand je reçois une femme qui n’aime pas ses rondeurs, ses genoux, son ventre ou sa poitrine, je me dis que ça va ! On est plutôt à l’équilibre si la névrose ne se situe qu’au niveau des genoux. Il y a des gens qui sont bien moins à l’équilibre dans leur vie et qui ont plus de choses à traiter !

Je ne me mets pas en tête de combattre un complexe, ce n’est pas le sujet, je contourne la difficulté et cherche plutôt à mettre en valeur une partie du corps dont elle est fière.

Je n’achète pas ma place au paradis ! Si je sais qu’une tenue ne conviendra pas à la morphologie d’une cliente, je trouve les mots, mais je sais lui dire. »

SES SOURCES D’INSPIRATION

photo © Maison Tesson

« Pour 2019, c’est dans le voyage, le safari, l’exotisme que je vais chercher mon inspiration. »

Sébastien me montre quelques planches moodboards, nous discutons de ce qui fait le caractère, le style Tesson, l’image de sa marque et ce que viennent chercher ses clientes chez lui, que ce soit pour le mariage, les tenues de soirée, de cérémonie, une certaine forme du beau, de l’harmonieux, de l’audacieux aussi.

« Ce que je veux surtout, c’est me faire plaisir, saupoudrer la collection de pièces inattendues dans l’univers du mariage, un petit bomber féminin, une combinaison, un top ouvert dans le dos, un imprimé. Après tout, les robes de mariées n’ont de nom que parce qu’on les porte le jour du mariage. Et après ? un ensemble crème fait d’un pantalon et d’un blouson fourré pour un mariage hivernal ne peuvent-ils s’apparenter à une tenue de mariage ? Tant qu’on retrouve quelques codes, on peut s’amuser. »

« Le rapport que j’entretiens avec la mode ? Distant. Je suis totalement à côté, pas du tout passionné par les fashion weeks et autres effets de mode. »

photo © Maison Tesson

QUID DU VINTAGE ?

En tant que créateur, Sébastien analyse le vintage comme un moyen instinctif de nous rajeunir en retrouvant des choses qu’on a connues plus jeune et qui font écho en nous. Le vintage nous parle comme une madeleine de Proust. Le designer sait ce qu’il propose, mais les mariés eux, parfois plus jeunes et novices, ne découvriront peut-être la subtilité de la référence que quelques années plus tard.

photo © Maison Tesson

QUELLE LINGERIE SOUS UNE ROBE DE MARIÉE ?

La lingerie c’est une vraie déception pour la mariée. La lingerie qui fait la plus jolie silhouette, qui ne fait pas de relief sous une robe fluide en crêpe, est forcément sculptante, basique, et sobre, sans broderie ni dentelle.

« Chez Maison Tesson, on coud le soutien gorge à l’intérieur de la robe, pour une question de confort et d’esthétique. »

photo © Maison Tesson

ARTISAN ou ARTISTE ?

« La part de rêves, de non palpable, de sentiments et d’interprétation font que je tiens plutôt un rôle d’artiste dans l’élaboration des robes et tenues de mariage.

Mes collaboratrices, elles, détiennent au quotidien le savoir-faire de l’artisanat.

La réussite collective ne se mesure au final qu’aux jolis mots reçus d’une cliente satisfaite de la concrétisation de son rêve. »

photo © Maison Tesson

QUELQUES QUESTIONS INTIMES À SÉBASTIEN…

L’espace temps qui m’était accordé ayant été allongé par le retard du rendez-vous suivant, j’ai eu envie de poser quelques questions plus personnelles, pour connaitre l’homme au delà de l’artiste :

Qu’est-ce que la réussite ?

Sébastien  > C’est un truc de dingue. Je pense, sans vouloir être prétentieux, que je suis dedans depuis l’âge de 38 ans. La réussite, c’est juste être heureux d’être là où on est, de faire ce qu’on fait et de l’assumer. Et, moi, j’assume. Carpe diem !

Un rêve d’enfant oublié ?

Sébastien > On ne m’a rien interdit et je me suis globalement bien écouté, je n’ai pas de regrets.

Une grande fierté ?

Sébastien > Ma vie de famille ! j’ai la chance d’avoir LA famille formidable, la famille recomposée idéale. J’en suis non seulement fier mais cela me rend très heureux.

Une mauvaise habitude ?

Sébastien > Le grignotage entre les repas, ou bien juste avant de passer à table. C’est terrible, je rentre de la boutique et je ne peux pas m’en empêcher.

Une grande force ?

Sébastien > Je suis un peu fainéant sur certaines choses. Mais ça peut être une force aussi, parce que je ne me prends pas la tête pour rien. Par exemple, je fais zéro sport, mais zéro culpabilité non plus. J’ai pris un peu de poids, mais ça va. Je me regarde dans le miroir, si c’était grave, il y a longtemps de que j’aurais fait quelque chose. Donc ça va. Ça, c’est mon côté un peu fainéant.

Une routine ?

Sébastien > Surtout pas.

Une lubie ?

Sébastien > Les placards, les rangements et les boites.

Une raison suffisante pour tout plaquer ?

Sébastien > L’overdose, celle qui donne envie de disparaître.

Une peur irrationnelle ?

Sébastien > À 40 ans, on comprend qu’on est mortel. La fin me fait flipper. Moins la mienne que celle des autres finalement. Alors j’essaie de ne pas trop y penser sinon je pourrais développer une vraie névrose avec ça.

Ce qui t’émeut aux larmes ?

Sébastien > Tout ! Je suis client des trucs à l’eau de rose ! Un film, une émission TV, une musique, je pleure souvent.

Des lectures ?

Sébastien > J’ai adoré la série romanesque «Les Rois Maudits», mais ce que je lis surtout aujourd’hui, dès que mon emploi du temps me laisse quelques minutes, ce sont surtout des magazines et des articles de presse.

Un style de musique ?

Sébastien > Non. Je ne suis pas très mélomane, et je ne travaille pas en musique. Mais en ce moment, je me repasse souvent la BO du film musical The Greatest Showman.

Une tentation ?

Sébastien > Quand je trouve quelque chose qui me passionne, je peux faire une fixette. A contrario, quelque chose que j’espérais et sur lequel je n’accroche pas peut aussi me miner. Je suis quelqu’un qui vit avec la passion, le besoin de vibrer.
Je suis un intuitif et quelqu’un de l’instant. J’aime faire quelque chose qui n’était pas prévu, juste comme ça, parce que j’en ai envie.

Un dernier achat ?

Sébastien > Mes achats sont souvent tournés vers les autres, mon dernier achat est un cadeau pour mon conjoint. Et puis, pour moi, un souvenir de voyage, quelques bracelets du Sri Lanka.

Des projets en cours ?

Sébastien > L’achat d’une maison secondaire, à l’étranger, forcément avec travaux.
Peindre, décorer, chiner, mélanger, j’adore ça !

Des vacances idéales ?

Sébastien > Majorque, à chaque fois que j’y retourne, je trouve ça encore mieux que la fois d’avant. Jamais déçu.

J’ai une dernière question à te poser, de la part de Solène Debiès, la dernière invitée dans les « Belles Histoires » de The Chatterbox Club :
« Que fais-tu pour te construire une vie que tu aimes ? »

Sébastien > Après réflexion… je ne fais rien, je ne planifie pas et peut-être même pas assez. J’ai la vie que j’aime, mais comme je suis un instinctif, je ne conscientise pas tout. Je devrais être encore plus conscient de cette vie, de ces instants précieux. Ce que j’aime au quotidien c’est passer du temps avec les gens qui m’entourent, les écouter, échanger, rompre le train-train.

Maintenant, Sébastien, si tu avais une question à poser à ton tour à la prochaine personne créative invitée à se dévoiler dans le blog, quelle serait-elle ?

Sébastien > « Aujourd’hui, dirais-tu que tu es au bon endroit au bon moment ? »

photo © Maison Tesson


Un grand MERCI à Sébastien Tesson
pour son accueil, sa fantaisie et ses réponses en toute transparence. Un très bon moment qui devait durer 3/4 d’heure et qui a pris deux heures de son temps !
Vous aussi, vous aimez prendre votre temps et vous avez apprécié cette « Belle Histoire » ?
Alors, BIENVENUE AU CLUB !


→ Pour une tenue de mariage ou de cérémonie sur mesure, rendez vous au 12 rue Jean Jaurès à Nantes ou contactez l’équipe de Maison Tesson  :  C’est par là !

→ Je remercie Idîle , l’agence de communication de Maison Tesson, de m’avoir transmis les photos des dernières créations de robes de mariées de la collection 2018, réalisées par Sophie Masiewicz.

→ Enfin, Géraldine Oberland de @arretsurimage2eme a réalisé les portraits de Sébastien, ainsi que les magnifiques photos noir & blanc de l’artiste lyrique Stéphanie d’Oustrac, qui collabore depuis plusieurs années avec Maison Tesson pour ses tenues de scène et avait fait réaliser sa robe pour les Victoires de la Musique Classique 2017.

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Prague-par-moins-10

Prague par -10° C

450 450 The Chatterbox Club

Prague-par-moins-10Il fait froid, ça y est, l’hiver nous arrive.
Certains ont même déjà de la neige !
Les fils Instagram regorgent de tasses de thé et de feux de bois.
Si vous n’avez pas encore cédé à la tentation de la matière de l’hiver par excellence, le velours, je vous invite à aller voir ma sélection du moment dans le dernier “objets désirables” du mois.
Et si le froid ne vous fait pas peur, embarquez avec moi pour Prague.
Peut-être cela vous donnera-t-il envie d’y faire un tour pour le réveillon.

Suivez le guide !

PRAGUE EN HIVER

Une fois n’est pas coutume. Non, ce ne sera pas de textile, de dernières nouveautés en couleur ou en matière, ni même d’un savoir-faire particulier, d’une marque inédite ou innovante, et pas non plus de concept tendance dont je veux vous parler cette semaine.
Je ne vous dis pas que je ferai cela très souvent, ni que je m’en ferai une spécialité.
Mais cette semaine, on va “voyager” un peu ensemble.

Je vous amène à Prague, ville magique, magnifique, lumineuse … mais glaciale en hiver.
Ça en ajoute à sa beauté.
Le soleil se couche tôt sur la Vltava et réchauffe de jaunes et de rosés les clochers, les sculptures et les façades historiques.

En décembre dernier, nous sommes partis en famille rejoindre des amis pour un gros weekend de retrouvailles, de picolade (et pas seulement pour se réchauffer, vous allez comprendre), et de découvertes en tous genres.
Guidés, il faut le dire, par une famille française mais autochtone depuis 3 ans, cela nous a permis certainement quelques passe-droits et bons plans locaux.

J’ajoute à cela le fait que, dans notre séjour, comptait le réveillon du Nouvel An, avec prévision de feu d’artifice, ce qui promettait déjà des souvenirs inoubliables.

Il faut aussi que je vous dise que nous connaissions déjà Prague pour l’avoir sillonné en amoureux il y a de cela 5 ans, c’est-à-dire dans des circonstances bien différentes de cette fois-ci…

Ce qui vous attend dans ce billet :
quelques idées originales hors des sentiers battus, une adresse secrète, et enfin, “cherry on the cake”, une surprise francophone pour un accueil de guest star !

UNE ADRESSE SECRÈTE

Je commence direct par l’adresse secrète, car je vous sens fébriles.

Nos amis ont eu l’extrême gentillesse de tout organiser pour notre séjour, ce qui est très, très, agréable, reconnaissons-le !
Comme la sensation de se mettre les pieds sous la table quand on rentre chez soi, que tout est prêt et qu’il fait bon. Rien à prévoir avant, rien à gérer pendant. Le bonheur, ‘voyez ?

Donc, ne pouvant pas nous accueillir tous chez eux, ils se sont occupés de nous réserver un hébergement, avec quelques critères de départ (fixés par nous, je précise, et difficilement compatibles) :

  • à proximité de chez eux, donc en plein centre
    (pour pouvoir aller et venir à pied facilement)
  • et pas trop cher
    (les périodes de fêtes font grimper les prix, surtout dans cette ville hyper touristique).

À quelques jours du départ, l’annonce nous avait été faite : nous allions dormir dans un ancien Palais tchèque ! Quel luxe !
À l’arrivée. Désenchantement. Bien qu’idéalement située en plein centre, au coeur d’un parc qui longe le fleuve, l’Auberge de Jeunesse n’avait en fait investi que les deux derniers étages du bâtiment, et autant vous prévenir, le concept d’hôtellerie en est plus que sommaire.
J’ai dégringolé de 4 étages en ouvrant la porte de notre minuscule chambre sous pente.

Bon, positivons, dans l’appellation «auberge de jeunesse», on peut s’accrocher au mot «jeunesse» , et, passé l’effet de surprise, on perd 15 ans en un claquement de doigts !

Immédiatement, on s’est dit qu’on allait devoir boire vraiment beaucoup pour se donner le courage de rentrer le soir et dormir vite !

Et puis, finalement, même sans boire autant, quand on est jeune (ben oui, on a perdu 15 ans je vous rappelle), on s’adapte.
On rencontre plein de monde, on papote en claquettes et peignoir devant le micro-ondes pour se chauffer un thé, on s’empreinte le sèche-cheveux et on se tient le rideau de douche, sans complexe.

Pour les courageux que cette expérience immersive en période-post-communiste-hostile-et-précaire intéresse malgré tout, il y a un énorme avantage bien sûr, c’est le prix : 15€ par nuit ! imbattable !

DÉCOUVRIR LA VILLE AUTREMENT

Aucun mal à trouver tous les monuments et musées, grande place, petite place, château, horloge, cimetière, églises, parcs, qu’il faut aller voir selon ses envies et surtout la durée du séjour. Les guides papier ne manquent pas. Et vous saurez trouver le vôtre.

Mais compte tenu que nous avions déjà pratiqué Prague-à-deux et que, de surcroit, se déplacer à 16, avec des enfants, n’est pas chose aisée, nous avons opté pour des activités courtes, variées et inédites.

Ce sont donc quelques suggestions originales, voire hors des sentiers battus, que je vous propose de découvrir par ici pour rajouter du piment au voyage…

 

faire une promenade en cortège, en calèche ou en vieille voiture, décapotable de préférence, et avec une chaude couverture sous laquelle se pelotonner pendant que les rues défilent. Engager un chauffeur sur la place STARE MESTO.

promenade à Prague en voiture calèche

 

écouter un concert de musique classique à la MAISON MUNICIPALE, à Namesti Republiky, et profiter ensuite d’un dîner Art Deco dans sa partie restaurant. Pour connaître le programme et réserver 〈c’est là〉.

diner art deco maison municipale prague

marcher jusqu’à la MAISON DANSANTE : un bâtiment curieux qui mérite le détour par les rives du fleuve ; y monter et découvrir le restaurant GINGER&FRED pour la bouche et pour la vue (et aussi pour le symbole car Ginger & Fred, c’est, c’est, … Ginger Rogers & Fred Astaire bien sur !)

maison dansante Ginger et Fred Prague

 

se balader le long du fleuve VLTAVA, sur le quai Masaryk, est époustouflant, surtout dans les lumières jaunes du soleil couchant.

bateau Matylda quai Masaryk Prague

pont charles prague vue Vltavapasser voir le PONT CHARLES, sous le soleil, dans la brume, tôt le matin, à la nuit tombée. Il n’est jamais le même. À faire et à refaire pour passer d’une rive à l’autre (pas très original, j’en conviens, mais c’est le folklore et c’est tellement Prague).
Même la foule, qui se précipite pour aller et venir le long du Pont, toucher les statues, et éviter toutes ces perches à selfies, ne nous éloignent pas de notre but :  profiter, profiter, profiter, sillonner les étroites et sinueuses ruelles de la vieille ville, classées à l’UNESCO, et nous laisser emporter par l’air de romance. C’est l’évasion totale. Et si vous prenez le tram pour aller voir cette vue depuis les hauteurs de Prague, c’est encore plus beau !

découvrir les ruelles colorées, éblouis par ces tons de vert, rose, bleu, passer devant le Moulin à roue, puis le mur de John Lennon d’où vous pourrez facilement pousser la chansonnette, et enfin tomber sur les pingouins de l’île KAMPA. Quelle variété et sauts dans le temps !

 

puisqu’on est là, et qu’on aime l’Art moderne, visiter le musée Kampa, sans passer à côté de ces étranges bébés géants de David Cerny, un artiste qui est à Prague ce qu’est Gaudi à Barcelone. Pour finir, nourrir mouettes, cygnes et pingouins bien sûr ! Et admirer la vue.

bébés géants david corny prague

monastere strahov Pragueprendre de la hauteur avec le funiculaire de la colline de Petrin. Une fois en haut, la vue sur la ville est à couper le souffle. Traverser le parc et atterrir au monastère STRAHOV. Visiter sa bibliothèque baroque offre une indescriptible atmosphère. La vue depuis les hauteurs de la ville est simplement magnifique et il y a là une brasserie avec terrasse (pour les plus motivés), très conviviale sur la jolie place pavée.

adeptes des marchés authentiques ? se lever tôt et aller au marché HOLESOVICE à 20mn de tram du centre. Dépaysement garanti dedans et autour de ces anciens abattoirs. Le repère des cuistots et amateurs de bons produits.

marché HOLESOVICE Prague

continuer dans les découvertes vraiment locales, direction le sud de la ville en Tram et aller dîner au WINE FOOD MARKET, dans le quartier de Praha 5 Smichov. Autour de grandes tablées, où chacun va commander son plat au comptoir, on dîne dans une ambiance conviviale et chaleureuse, et on papote avec son voisin, qu’on le connaisse depuis 10 ans ou 10 minutes. Un vieux film qui défile sur l’écran géant campe le décor. Et pas un seul touriste à l’horizon malgré la période des fêtes !

restaurant wine food market Prague

pour les curieux et fans de brocantes, s’imposer une virée au NOVY ANTIK BAZAR, un dépôt géant de meubles et bric-à-brac, pour faire des affaires incroyables et une plongée dans le temps.

novy antik bazar Prague

on nous avait promis un feu d’artifice … Et bien, on n’a rien eu !
Trop de brume sur la colline et sur le fleuve. Juste quelques pétards en ville. Qui aurait pu en rester là ? Pas nous en tout cas ! Alors, s’il vous arrive pareille chose, sachez que dans beaucoup de petits commerces alimentaires, on trouve pendant les fêtes des fusées, pétards et autres artilleries assez impressionnantes. Nous en avons acheté un bon paquet, et tout fait pété dans un parc, à la nuit tombée, ravis de voir les mines réjouies de nos rejetons restés sur leur faim. Finalement, ça nous a mieux que consolés, c’était parfaitement grisant !

DES POINTS DE CHUTE INDISPENSABLES, VOIRE OBLIGATOIRES !

Oui, mais voilà, par -10° C, il faut aussi des points de chutes ré-gu-liers car on a souvent besoin d’un petit remontant ou d’un endroit cosy pour se réchauffer :

 

les brunchissimes complets et pas chers sont à prendre au CREME CAFFÉ BALCONE’S, quartier Mala Strana, à côté de la Tour Saint Nicolas, pour prendre des forces dès le matin (ou le midi pour les lève-tard).

Désolée ! J’avais trop froid… je n’ai pris la photo qu’une fois le brunch et le cappuccino engloutis hihi ! 😉

faire la queue chez NASE MASO vaut la peine d’être patient, c’est la meilleure adresse de Burgers, le rendez-vous des Pragois, juste à l’entrée du passage GURMET PASAZ DLOUHA.

restaurant burger nase maso prague

pour se réchauffer en fin de journée, faire une pause cosy au CAFÉ SAVOY. C’est un peu hors du centre historique, mais ça vaut tellement le coup de s’éloigner à l’heure du thé, juste un peu, pour le cadre, les moulures au plafond, les lustres, l’ancien comptoir à pains et la pâtisserie. So chic ! Totalement Grand Siècle !

cafe savoy prague

bien entendu, ne pas oublier de s’arrêter régulièrement pour un vin chaud aux épices et un TRDELNIK, croustillante pâtisserie à la cannelle. Il y en a partout, dans toutes les rues ! Personnellement, je préfère de loin ceux chauffés au feu de bois que ceux au gaz. Les plus succulents que nous avons pu gouter venaient d’un marchand ambulant en plein carrefour de NAMESTI REPUBLIKY. Bonne quête de Trdelnik !

TRDELNIK patisserie feu de bois prague

vue sur la Vtlava Prague enfin, par une belle soirée dégagée, et si possible le soir même du réveillon, s’offrir le dîner sur la péniche MARINA BOAT RISTORANTE, moins pour le menu italien (très bon mais pas vraiment typique) que pour la vue carrément époustouflante sur la Vltava, le pont Charles, le château et bien sûr, le feu d’artifice !

le marché de Noël et le centre de la ville ville, sont surpeuplés et nous avons pris grand soin d’éviter ces endroits pour ne pas nous perdre. Mais si vous êtes moins nombreux et plus courageux que nous, aventurez-vous dans ce dédale de chalets, d’odeurs et de lumières.

vieille ville prague

MAIS AVANT DE PARTIR !

Mais, avant de partir, on peut :

  • se munir du guide des voyageurs indépendants, petit, pratique et très bien fait http://www.guide-evasion.fr (on a trouvé ce guide papier parfait)
  • enfin, ne serait-ce que pour une journée, faire appel à une vraie guide qui nous fait nous sentir de véritables privilégiés et nous concocte une visite de Prague, en français, façon petits oignons.
    Et hop, réserver les services de LUCIE au +420 606 148 311 ou à  luciepraha@gmail.com . Elle étudie un programme ou un circuit sur mesure et vous donne son tarif si vous la contactez à l’avance. Nous avons fait appel à elle il y a 5 ans, et nous n’avons pas regretté. Forte de son succès, elle a dorénavant un site officiel http://www.guidedeprague.fr

ET MAINTENANT C’EST À VOUS…


Si notre voyage vous a plu et que vous voulez, à votre tour, me raconter le vôtre, j’attends avec plaisir vos retours d’expériences.


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et ces adresses qui peuvent donner des idées à des amis !

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illustration paris velo Solene Debies

Solène Debiès, artiste illustratrice

1500 1122 The Chatterbox Club
portrait Solene Debies illustratrice

photo © Solène Debiès

 

« Je n’ai jamais envisagé de ne plus dessiner.
Je m’ouvre à tout en puisant mon inspiration autant dans les voyages que dans mon
quotidien »
.

Solène Debiès.

Ce mois ci, je vous présente Solène Debiès, une artiste illustratrice que j’ai eu la chance de rencontrer en octobre.

Bien sûr je vais vous parler du travail qu’elle réalise, ce qui l’a poussée à faire de l’illustration son métier. Mais, consciente d’avoir approché un oiseau rare, j’ai aussi voulu lui poser plein de questions sur sa vie très inspirante, la manière dont elle su trouver, avec son mari, le parfait équilibre entre voyages et routine, vie pro et vie perso, réalisation de soi et temps accordé aux enfants.
Bref, on va toutes être jalouses ou complètement inspirées par la vie de Solène à la fin de cet article !

dessin crayons Solene Debies

Illustration © Solène Debiès

SOLÈNE ADOPTE NANTES

Solène est bretonne et comme souvent chez les bretons, elle a les gènes de l’aventure et de la nature. C’est donc assez instinctivement qu’elle a adopté une vie saine dans un endroit calme, sans pour autant vouloir se priver du reste du monde.
Ayant suivi un cursus scientifique au départ de sa scolarité, Solène ne tâtonne pas mille ans pour choisir son chemin.
Elle devine que le temps qu’elle va passer à travailler durant toute sa vie ne peut être dédié à autre chose qu’au dessin et s’inscrit à l’école Pivaut, un cursus d’Arts Graphiques, à Nantes.
Et cette ville, les amis, l’essayer c’est l’adopter ! Des années plus tard, après de multiples périples et rencontres, après le soleil d’Asie et les senteurs des souks, après les mers chaudes et la cahutes isolées, c’est pourtant à Nantes qu’elle revient toujours, qu’elle réside encore quelques mois par an et que je la rencontre pour la première fois.

illustration Nantes Solene Debies

 

« Moi, quand je suis à Nantes, j’aime me promener dans la ville
à la vietnamienne,
c’est à dire à l’arrière sur le scooter de mon homme »
.

« J’aime ainsi humer la brise marine qui envahit les bords de Loire lorsque la marée monte, prendre le bac pour aller boire un verre de muscadet à la Civelle à Trentemoult, parfois pousser jusqu’à Pornic quand il fait beau pour aller lézarder sur une plage de l’Atlantique, et enfin revenir le soir pour déguster un sandre au beurre blanc dans une petite auberge du Bouffay ».

Sa maison est un peu comme elle. Elle ne se laisse pas approcher facilement. On doit la mériter. Mais quand on entre au coeur du salon, alors là, je découvre une merveille d’accueil.
Je suis attendue avec le thé et quelques petits gâteaux, et comme le temps nous le permet, nous papotons sur la terrasse en pilotis au dessus du jardin foisonnant de verdure et de grimpants. Nous avons vue sur l’appentis du jardin, une charmante maisonnette qui campe le décor de ce qui fut jadis le bureau de son mari, designer sonore, pour qu’il s’isole du reste de la maison et crée en paix.

Ah oui, je ne vous ai pas dit ! nous sommes ici dans une famille de créatifs !

J’ai aussi le droit d’entrer dans son atelier, un bel espace tout blanc et bois, aux touches de couleurs et jolies illustrations qui ont suivi ses périples, un éléphant d’Asie, une serial shoppeuse New-Yorkaise, une parisienne avec béret et marinière, le chic à la française !

atelier Solene Debies

DES ILLUSTRATIONS GAIES ET COLORÉES

illustration mode Solene Debies

illustration femme Solene Debies

Illustrations © Solène Debiès

Vous connaissez déjà son travail sans forcément savoir qu’il s’agit d’elle.

Vous la retrouvez dans la presse féminine et internationale, en couverture de livres, dans certaines publicités pour des marques de beauté, de bagagerie, de haute couture, et même à la télévision puisqu’elle dessine les décors de l’émission et les tenues présentées par la styliste Cristina Cordula tous les dimanches à 10h30 sur la chaine Téva.
Cliquez ici et vous aurez une petite idée de ce qu’elle fait aux côtés de Cristina-la-sublaïme !

illustration mode Magnifique Teva Solene Debies

Illustrations © Solène Debiès

« Voici un petit mix d’illustrations de mode créées pour l’émission «Magnifique by Cristina». On y retrouve tous les styles: chic, bohème, girly, fleurie, executive woman, et on va de la marinière à la veste léopard ! ».
Et bien sûr, vous aussi vous trouvez ça « Magnifaïque ! » 😉

La liste de ses clients est impressionnante, et certainement pas exhaustive : magazine Elle, groupe Marie-Claire, Biba, Gala, Nail Pro magazine (USA), Groupe Parenting (USA), Editions Plon, Pocket, Hachette, India Book House, Exacompta , Tupperware, Nestlé, Inno (Belgique), Passion Beauté, Garnier, Ictyane, Phyto, Caron, Givenchy, Lancôme, Delsey…

illustration ictyane Solene Debies

illustration pour packaging Ictyane Solene Debies

Son univers est très féminin. Alors forcément dessiner la mode, les accessoires, les couvertures de livres, la beauté ou les parfums n’a plus de secret pour elle.
Dernièrement, de nouveaux projets internationaux d’envergure qu’elle m’a autorisée à révéler ici se sont concrétisés : « une série d’illustrations pour la marque Garnier, des dessins pour une jeune chef à Dubaï, et une collaboration pour un blog en Chine, autour de la santé / beauté ».

GUIDÉE PAR LES RENCONTRES

J’ai trouvé très surprenant qu’une personnalité comme Solène semble si détachée du brouhaha du succès et de la notoriété.

Elle n’a pas de plan de carrière, pas d’ambition particulière. D’ailleurs, c’est bien simple, pour tout dire, elle n’a pas d’agent officiel et n’a même pas besoin de passer du temps à commercialiser son travail ou entretenir son réseau. Les sollicitations viennent d’elles-mêmes. Ce sont les rencontres qui ont fait et qui font encore son parcours. Elle fait confiance à son destin.

illustration Elle Solene Debies

Illustrations pour ELLE India © Solène Debiès

illustration mode Solene Debies

Elle est connue de son milieu artistique. Alors elle a la chance de pouvoir laisser les choses venir à elle…

Ce que les marques viennent chercher chez Solène ? sa capacité à percevoir, analyser, mettre l’accent sur une attitude, ou esquisser une actualité, un fait de société. Le tout avec son trait féminin et coloré, ses dessins se distinguant par leur fraicheur et leur humour.

Voilà une parisienne à vélo, une fashionista qui sort d’une boutique de shoes, ou encore une maman en voyage avec ses enfants. Les femmes qu’elle représente sont positives et actives. On se dit qu’on pourrait être elles. Bref c’est nous, mais en mieux !

illustration femme Solene Debies

illustration spa piscine Solene Debies

INSPIRÉE ET INSPIRANTE

Solène ne cherche pas plus de clients qu’elle ne cherche d’inspiration.

C’est déconcertant de facilité comme tout cela vient à elle avec la plus grande décontraction. «Il y a une part de chance, et une part de ténacité» admet-elle.

Tiens, par exemple : alors qu’elle est contactée par la marque Delsey pour personnaliser des bagages in situ dans une boutique parisienne de la marque, elle raconte simplement sa passion des voyages et la voilà propulsée égérie-bagagerie (vous ne saviez pas que c’était un métier n’est ce pas, et bien moi non plus !), à sillonner le monde avec mari, enfants et valises de la griffe sous tous les tropiques.

Pour Delsey, elle joue le jeu à fond avec son mari, Marc, et leurs deux filles qui se retrouvent en version 2D, héros de papier des aventures de la marque de bagages.

illustration Delsey Solene Debies

Mais, ne croyez pas pour autant qu’elle se soit laissée séduire par le chant des sirènes et la douceur des vies rêvées, embellies par les retouches Photoshop et les filtres d’amour simulé. Solène a la tête bien calée sur les épaules (ai-je besoin de rappeler qu’elle est bretonne ?), et quand elle déplace sa tribu trois mois par an en Asie, elle en profite pour rendre visite à des clients internationaux (Elle India notamment), continuer à instruire ses filles comme si elles allaient à l’école, et à leur procurer le cadre nécessaire à leur éducation.
Pour celles et ceux qui ont vu le film Captain America, alors là, on n’y est pas du tout !
Attention j’ai parlé d’une famille de créatifs, pas d’originaux déconnectés.

« Ce ne sont pas trois mois de vacances » me dit-elle,« ce sont des jours d’ouverture au monde, de découverte, de sensibilisation, de créativité et d’apprentissage. Et pas que pour les enfants. »
Ce sont des périodes où la vie trépidante et cadencée par les rythmes scolaires ou professionnels et l’environnement citadin ne la touchent plus. Elle peut sentir, toucher, se poser, observer, et laisser venir les images imprimer son cerveau.
Pas de carnet recenseur, de classement de photo datées, pas de classeur à thèmes, ni de to-do-list. Solène fait fonctionner ses 5 sens puis fera marcher, le moment venu, sa mémoire gravée de ces instants privilégiés passés en voyage à l’autre bout du monde, en famille.

Vous l’aurez compris, ce qui l’inspire relève de l’immédiateté et ne s’explique ni ne se liste.
C’est du domaine de l’impalpable, comme le sourire d’une femme au marché d’épices,
la couleur d’un sari, la beauté d’un imprimé ou d’une grille dans la rue, les statues d’un temple ou des ombres suggestives…

Ensuite, c’est de l’intelligence et de l’empathie qu’elle doit déployer pour comprendre ce qu’une marque attend d’elle et de ses illustrations :
Y a-t-il un brief explicatif ? quelle est l’histoire de cette marque ? quels mots l’identifient ? l’illustration est-elle prévue pour un événement particulier ? quelle est l’actualité ? quels éléments vont camper son propos ? quels personnages ? dans quelle situation ?
On ne s’éternise pas sur ces questions :
« Cet hiver, c’est décidé, nous irons à Cuba et au Mexique ! » me glisse-t-elle, taquine, à la fin.
– Dis, je peux me faufiler dans ta valise, nous on aura nos pieds recroquevillés dans nos UGG fourrés pour tenir jusqu’au retour des beaux jours… han, je veux partir moi aussi pour chercher l’inspiration au soleil !!!

Solene Debies Angkor Cambodge

Et quand elle devra, une fois la tribu rentrée dans leur maison nantaise, au début du printemps, organiser des goûters d’anniversaire, des picnics ou des activités créatives avec les enfants, que croyez-vous qu’il se passera ?
Avec la même capacité d’adaptation à un nouveau rythme ou un nouveau cadre, elle se transformera en nounou préférée et distribuera aux enfants des photocopies noir et blanc de ses dessins qu’ils seront ravis de mettre en couleur à leur tour !

QUELQUES QUESTIONS INTIMES À SOLÈNE…

Il faut que je vous dise aussi. Solène est un mystère un peu dur à percer, elle ne se livre pas si facilement. Et surtout, il m’a semblé que mes questions sur ses envies, ses passions, ses projets, ses convictions, ses révoltes, captaient son attention mais que sa modestie naturelle la poussait à ne pas se mettre en avant, probablement convaincue qu’elle n’est pas si différente de nous toutes et qu’elle aimerait tout de même garder un peu de son jardin secret.

Tout ce que j’ai appris d’essentiel sur elle est ici :

illustration paris velo Solene Debies

Où fais-tu tes courses ?

Solène  > Où que je sois dans le monde, je vais au marché local. Et pour les vêtements, je n’ai pas d’adresse attitrée, je vais là où j’ai un coup de coeur, en général des petites boutiques indépendantes.

Quel genre de consommatrice es-tu ?

Solène > Raisonnable et raisonnée.

Penses-tu que ce sont les voyages qui t’aient amenée à consommer ainsi ?

Solène > Certainement que ça y a contribué, car nous voyageons léger. Pas de garde-robe à rallonge ou de valises de chaussures. On voyage efficace !

Les voyages, ça ouvre aussi les yeux sur d’autres priorités, sur les gens, les modes de vie, les différences de niveaux sociaux.

Solène > Oui et sur les conséquences de nos modes de consommation. On prend conscience de tout un tas de choses dès qu’on voyage. On est forcément changé en revenant.

J’ai vu que tu as illustré un livre intitulé «mini-kit de survie de la nana bio : 200 conseils pas chers tout au long de l’année» de Marie Beuzard & Isabelle Delannoy, ainsi que Anne Ghesquière, de www.femininbio.com . Alors ça me donne envie de te parler de bio.

Solène > Nous faisons attention à ce que nous consommons, nous cuisinons beaucoup. Quand nous achetons une pizza du commerce (parce que ça arrive à tous d’être fatigués ou à la bourre avec un frigo vide un dimanche de retour de weekend par exemple, même à Solène et ça c’est quand même rassurant !), même les enfants s’en plaignent «ha non on préfère une pizza maison !».
Dans l’ensemble, nous avons nos habitudes avec des commerçants du quartier ou sur le marché d’à côté. Nous mangeons beaucoup de poissons ou coquillages de la côte (nous avons la chance d’avoir une poissonnerie à 30 mètres !), peu de viande, et de temps en temps une bonne volaille de ferme. C’est délicieux, bon pour la santé et en plus ça aide le tissu économique local !

Question vêtement, lingerie, chaussures, je sais bien que j’insiste, mais c’est mon métier depuis très longtemps alors je ne peux pas m’empêcher d’être curieuse à ce sujet. Es-tu sensible aux tendances ? peux-tu craquer pour une fringue parce que c’est la mode ?

Solène > Oui bien sûr comme tout le monde j’imagine. En plus, avec mon travail pour l’émission télé de Cristina Cordula, je me dois de me tenir informée des tendances, des nouvelles couleurs, formes ou matières. Je sais aussi quel vêtement choisir en fonction de sa morphologie. J’y fais attention dans mes illustrations.

Quel est ton dernier achat coup de coeur par exemple ?

Solène > Aux Galeries Lafayette, j’ai acheté un manteau en tweed vert avec des touches dorées. Un bijou !

Que penses-tu de la récup, du vintage, des friperies ?

Solène > Je n’ai pas adopté ce type de consommation de manière systématique. Pour ce qui est de la récup ou des friperies, il faut passer du temps à chiner, fouiller, trier. Moi, quand j’ai du temps, je le passe plutôt en balade à la mer avec les enfants, à bricoler ou à faire des gâteaux à la maison.

Dirais tu que tu as une vie de rêve ?

Solène > Je ne me le dis pas vraiment, mais j’aime ma vie. D’ailleurs, nos enfants grandissent, et le rythme que nos années avaient pendant les périodes de petite enfance va forcément être différent maintenant qu’on entre dans l’âge du collège. Ce sera certainement moins facile de gérer une scolarité en dehors de tout cadre. Il va falloir qu’on change, qu’on s’adapte à cette nouvelle situation, qu’on s’invente une autre vie.
Mais ni moi ni mon mari ne savons encore où ni à quoi elle va ressembler.

Tu penses continuer ton métier d’illustratrice ?

Solène > Bien sûr ! je n’ai jamais envisagé de ne plus dessiner. Mais je m’ouvre à tout, je peux aussi découvrir un nouveau métier, développer une nouvelle activité, qui mettrai en scène mes dessins sérigraphiés. Je pense actuellement à lancer une ligne de vêtements et mes illustrations seraient parfaites sur un tee-shirt, du linge de maison, ou de plage, en accessoires. Rien n’est défini. Tout est à faire.

J’ai une dernière question à te poser, de la part de Claire Colin, l’invitée de septembre dans les «Belles Histoires» de The Chatterbox Club :
«Quels nouveaux chemins empruntes-tu pour te renouveler dans ton art ?»

Solène > Je puise mon inspiration dans les voyages, l’exploration de cultures différentes, mais aussi dans la vie quotidienne, au coin de ma rue, au restaurant, dans ma famille et avec mes amis.

Maintenant, Solène, si tu avais une question à poser à ton tour à la prochaine personne créative invitée à se dévoiler dans le blog, quelle serait-elle ? »

Solène > Que fais-tu pour te construire une vie que tu aimes ?

illustration femme vélo ile de ré Solene Debies

Merci Solène pour ton temps et ta disponibilité.
Tu fais maintenant partie de l’histoire de
The Chatterbox Club, alors je te dis :
BIENVENUE AU CLUB !


Contacter Solène pour une mission freelance, une illustration ? C’est par là !
Sur ce lien vers son site, vous trouverez aussi une version anglaise de cet article.


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